Les Dorodango (boule de boue heureuse en Japonais)
sont des sphères parfaites de terre crue (oui, oui, de la simple boue en boule !)
réalisées à la main selon une antique méthode Japonaise
qui demande patience et concentration.
On peut ressentir à la fois de la sérénité, de la surprise et une grande joie
dans le fait de fabriquer de ses mains nues des objets aussi purs et désirables
à partir de boue ordinaire.
En fabricant des Dorodango, on entre dans un processus méditatif, qui donne un résultat matériel, en effet pour chaque instant d'inattention durant la fabrication vous endommagerez probablement un peu la surface de votre Dorodango, et donc le résultat final
vous indiquera clairement vos progrès !
Vous serez d'ailleurs agréablement surpris de constater vos progrès
lorsque vous ferez votre second, puis troisième Dorodango.
La fabrication de Dorodango est à la base un passe-temps traditionnel d'enfants japonais qui après avoir été presque totalement oublié connaît depuis quelques années une renaissance (tant au Japon qu'ailleurs dans le monde), grâce au professeur Fumio Kayo.
La fabrication des Dorodango a récemment été raffinée par des artistes
et est devenue l'art de réaliser des Hikaru Dorodango (des Dorodango brillants !)
ou encore des Dorodango avec une surface texturée.
Vu que les informations complètes et en image sur la fabrication des Dorodango font cruellement défaut sur Internet, j'ai fait cette page complète sur le sujet,
de façon à aider un plus grand nombre de personnes à se lancer
dans ce passe temps calme et écologique.
Tout d'abord une précision : pour faire des Dorodango vous avez besoin de ne RIEN acheter.
La terre de votre jardin ou celle prise dans un champ conviendra parfaitement !
Ignorez certains sites parlant d'acheter de la glaise à poterie, du sable
et aussi parlant de vernir les Dorodango.(horreur !).
Ces méthodes ont probablement été écrites par des propriétaires de boutiques de loisirs créatifs en manque de clients ou par des "consommateurs compulsifs"
pour qui ce qui est gratuit ne peux pas être bon.
Méthode de fabrication des Dorodango en images.
Premièrement, trouver de la terre, la faire sécher et la tamiser
(plus vous tamiserez finement et plus il sera facile de faire de beaux Dorodango.)
Si vous n'avez pas de tamis sous la main, une passoire ordinaire fonctionne très bien !
N'importe quelle terre convient !
Ajouter de l'eau et pétrir pour obtenir une pâte ferme. Si vous mettez trop d'eau
vous ne pourrez pas faire de boule avec la pâte, si vous n'en mettez pas assez
vos boules n'auront aucune cohésion et craqueront très vite.
Prendre une bonne poignée de terre et faire une boule entre ses mains,
bien la PRESSER durant les 2 ou 3 premières minutes seulement
pour la rendre le plus compact possible.
Attention, ne PAS pétrir, sinon la boule fissurera...
Perfectionner sa boule en la passant d'une main à l'autre...
le but est d'obtenir une boule "parfaite" et d'extraire l'humidité.
Pour ce faire vous pouvez secouer légèrement la boule
entre vos mains pour en faire sortir l'eau, la passer d'une main à l'autre
en s'essuyant régulièrement les mains pour retirer l'humidité de vos paumes...
Une fois obtenu une sphère correcte, il est possible d'accélérer son séchage
en la plaçant dans un chiffon qui absorbera l'humidité à sa surface.
Rouler doucement la sphére dans le chiffon, en prenant son temps...
D'autres personnes parlent de placer la boule dans un sac plastique et de la mettre au frigo pour faire condenser l'eau, j'ai essayé cette méthode et ne l'aime pas..
On se concentre sur la boule, qui est alors très fragile...
Une fois la surface suffisamment séchée (ça peux prendre du temps...
une bonne heure en intérieur dans une pièce fraiche, on peut aussi laisser reposer
toute une nuit dans un sac plastique à ce stade), vous pouvez passer à l'étape suivante
qui consiste à faire couler de la terre tamisée sèche à la surface de la sphère pour progressivement former une coquille autour du noyau initial
(l'humidité de surface est encore suffisante pour que des grains de terre
se collent à la surface de la sphère).
ATTENTION : ne pas passer trop vite à cette étape sinon votre Dorodango se fissurera
et vous aurez gagné... le droit de recommencer au début avec de la nouvelle terre !
A cette étape la boule est assez solide et relativement sèche en surface, mais son coeur
est encore presque fluide, ce qui explique la grande fragilité du Dorodango
Au début la coquille se forme assez rapidement autour du noyaux car la surface
est encore
bien humide, mais au fur et à mesure que le Dorodango sèche c'est de plus en plus lent.
On fait passer le Dorodango d'une main à l'autre
en faisant couler de la terre fine et sèche dessus.
Et on continue...à tout moment si vous n'êtes pas assez délicat dans vos mouvements
des fissures peuvent apparaitre comme sur cette photo...
Si on a commencé à faire la coquille trop tôt, il arrive souvent que le lendemain on aie la mauvaise surprise de s'apercevoir que le noyaux a rétréci en séchant et que la coquille casse...
Dans ces deux cas 3 options : - Recommencer au tout début.
- Retirer avec précaution la "coquille" et recommencer à en former une à partir du noyaux.
- Se faire Hara-Kiri
avec la passoire.
Au bout de plusieurs heures la coquille est terminée et la terre n'adhère plus dessus,
il est alors temps de passer à l'étape suivante...
On peut réaliser son Dorodango sur plusieurs jours en le plaçant
dans un sac plastique entre chaque session...
Cette étape consiste à polir la surface du Dorodango avec de la terre sèche et TRES finement tamisée, si on n'a pas de tamis plus fin il faut alors simplement avoir de la terre bien sèche
et simplement appliquer sa paume dans la terre et se contenter de frotter
avec la poussière qui reste collée dans votre main...
Il convient de bien comprendre que la méthode consiste non pas à enlever de la matière
en frottant mais encore une fois à faire adhérer des micro-particules
dans les interstices de la surface pour la rendre lisse !
Au bout d'un moment (long moment...) la surface est polie et on peut continuer avec un chiffon doux (si le chiffon à de trop grosses fibres on rayera irrémédiablement le Dorodango...),
ne pas trop insister avec le chiffon car on retire alors de la matière,
ce qui fragilise la coquille et risque de provoquer des fissures...
Ce Dorodango a trop été poli et voila le résultat...snif.
Voila une image qui vous montre clairement l'épaisseur de la coquille sur un Dorodango.
Ca devient bon....ce Dorodango à une surface presque comparable à une boule de billard...
et pourtant ce n'est QUE de la terre de jardin ordinaire, de l'eau et de la patience !
Sur ces trois Dorodango, un seul survivra à toutes les étapes...
Les autres termineront leur brève carrière dans le cimetière des Dorodango,
avant de retourner au jardin...
Après plusieurs jours de travail...
TADA !!!! Une fois terminé ce Hikaru Dorodango ressemble à une sphère d'hématite.
Autre Hikaru Dorodango terminé, réalisé avec de la terre de remblai (glaise sableuse...)
Ce Hikaru Dorodango est plus gros mais sa surface est clairement moins réussie,
elle brille moins et montre de nombreuses imperfections.
Nos trois premiers Dorodango.
Dorodango plutôt très réussi.
Quand à celui-ci ce n'est pas un "vrai" Dorodango, je l'ai fait en glaise pure,
mais je me suis contenté de faire la première étape, de le sécher, puis de le cuire (au bois !)
avant de le polir entre mes mains...
Ca donne un Dorodango "cuit" incassable ou presque, alors que les autres sont TRES fragiles !
Vidéo Japonaise sur la fabrication des Dorodango.
(les étapes sont curieusement présentées dans le désordre, sans explications...)
Diaporama sur une journée passée à faire des Dorodango.
Petit film musical sur les Dorodango.
Quelques liens en anglais en rapport avec les Dorodango:
Le site Dorodango.com montre une belle gallerie de HikaruDorodango réalisés par Mr Bruce Gardner.
Une méthode détaillée de fabrication (en anglais) est présentée sur cette page.